SEAN CHAMBERS: Welcome To My Blues(2018)
Tout juste remis de la claque infligée par l’album précédent, on est de nouveau scotché par le dernier disque du guitariste de Floride. Dès le début, le rhythm‘n’blues funky en mode mineur « Welcome to my blues » refile la pêche avec un solo tout en virtuosité. « Black eyed Susie » (un titre au tempo médium) sonne « swamp rock », un peu comme le « Amos Moses » du grand Jerry Reed. La reprise de « Cherry red wine » de Luther Allison se révèle excellente avec une guitare qui fait mal sur un long solo tandis que « Boxcar Willie » (de John Ginty) est accommodé à la sauce texane. Sean continue dans le Texas blues avec « Cry on me ». Il balance aussi un bon rock avec une slide musclée (« Red hot mama»). « You keep me satisfied » démarre sur une intro de six-cordes hallucinante pour partir ensuite en blues-rock costaud en mode mineur avec des accents mélodieux (une rareté) et un solo exterminateur. Le blues lent en accords mineurs « Keep movin’ on » souligne une fois de plus le style de Sean. Aussi experte que bavarde, sa guitare n’a pas oublié le feeling pour autant et se compare sans problème à celles de Gary Moore ou de Jeff Healey. Dans un autre registre, la reprise pêchue et syncopée du « All night long » de T. Bone Walker fait mouche. L’album se termine sur un slow jazz/blues à la Gary Moore avec une guitare en son clair (« Riviera blues »). Sur ce titre, Sean met sa technique impressionnante au service de l’émotion et décoche un solo d’une rare beauté. En conclusion, voilà un disque excellent ! Que dire de plus devant autant de talent ?
Olivier Aubry